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Bilan 2023 - Chapitre 5 : Greenwashing dans le bois Garnier




Qu'est-ce que le greenwashing ?

Le greenwashing est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l'argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image. Il présente toujours, à grand renfort de communication, une avancée majeure pour le climat ou la biodiversité, sans la transparence de faits vérifiés et vérifiables.

Le cas des arbres plantés dans le bois Garnier sur la commune de Beuil en est un exemple frappant.


Comparons la communication avec les faits réels ?

1600 tiges (1200 Mélèzes et 400 feuillus) ont bien été plantées à Beuil en novembre 2023 (et non pas à Bueil, un village de l'Eure, comme l'indique la publicité de Roland Garros ici et ici). Il était également question d'un panneau présentant le projet pendant le tournoi dont on ne trouve aucune trace.

Certains sont déjà mort-nés un mois après et 200 survivront tout au plus, d'autant que la plantation s'est faite au milieu de 200 arbres "naturels" dont une centaine sont des jeunes pousses. (voir photo)

Une plantation qui pour se réaliser a entraîné 10 tonnes d'émissions de Co2 au moins et une forte pollution du milieu sauvage par du plastique (protection autour des tiges qui s'envole et se délite au fil du temps) (voir photo)

Sur une surface de 3000 m2, à 1 m 50 les uns des autres (et non pas sur un 1,5 hectare comme l'indique la communication de la Région Sud, ici). L'ONF préconise dans son plan de gestion ici, 2000 tiges par hectare (Densité 3 fois plus forte dans la plantation réalisée).

Roland Garros nous laisse à penser qu'il s'agit d'un projet labellisé "Bas Carbone" dans son clip promotionnel, ici (un label censé réguler les abus de la compensation carbone par reboisement suite aux alertes des scientifiques ici.) C'est faux. La zone n'est prévue que pour des coupes destinées à l'affouage (bois de chauffe) par l'ONF (ici) et non du bois d'œuvre (obligation du label pour s'assurer de la séquestration du carbone).

Le reboisement s'est fait sur un site qui n'est ni sujet à la sécheresse ni aux feux contrairement aux 2 communiqués de La Région Sud et de Roland Garros.

Un site où le Mélézin (forêt de Mélèzes) se renouvelle naturellement et se porte bien contrairement aux communications de la Mairie (ici) et de l'ONF (ici) qui sont contradictoires avec le propre plan d'aménagement de l'ONF pour Beuil (ici) qui prévoit des dépressages (coupes car la densité est trop forte).

Un site où évolue le tétras lyre, une espèce vulnérable d'oiseaux (poule) au rôle primordial. Une espèce dite parapluie dont la présence profite aux autres espèces et dont la population régresse effectivement. Non pas parce que le Mélézin est en souffrance (c'est d'ailleurs mal connaître le milieu propice à cet animal) mais du fait des actions menées conjointement par l'ONF et la Mairie qui détruisent et dérangent son habitat. Ce dérangement touche également d’autres espèces qui participent au renouvellement naturel de cette forêt, comme le Pic vert, le Geai et l'écureuil.

Plusieurs coupes successives (2022 et 2023) en particulier au printemps, au moment où les oiseaux se préparent à nicher, création d'une piste (2023) de 2 m 50 sur 500 m non prévue dans le plan de gestion de l'ONF (ici) et de nombreux décapages destructeurs et improductifs dont le prochain en 2024 pour compensation d'un défrichement sur 1,5 hectare dans la commune de Falicon. Cette procédure est encadrée par la loi avec des obligations de résultats alors que ces décapages sont inefficaces et aucune étude de l'ONF n'a été publiée sur le sujet.

Cette opération, contrairement à ce qui est annoncé par les différents acteurs, a un impact négatif, à la fois par les émissions de Co2 qu’elle a engendrées et par les conséquences environnementales néfastes sur le milieu concerné.

Enfin, d'un point de vue économique, si nous avons pu obtenir le budget qui provient en grande partie d'argent public et qui est fortement discutable, il y a un manque de transparence total sur les montants collectés auprès des donateurs par Roland Garros.

Tous les acteurs de cette comédie tragique ont quelque chose à vendre. Roland Garros : ses émissions astronomiques de Co2 (l'équivalent d'une ville de 17 000 habitants à l'année), la Région Sud : sa COP d'avance, son budget vert et une plantation d'un million d'arbres. L'ONF, sa mission d'aider et de préserver les forêts et la biodiversité sous couvert de renflouer ses caisses avec un manque de compétences évident. Enfin les adjoints de la mairie de Beuil qui depuis leur élection n'ont eu de cesse que d'agir contre l'environnement par manque de culture et d'intérêt pour le sujet (La destruction de l'habitat d'une espèce protégée au lac de Beuil, l'entêtement sur le ski de fond artificiel, des pistes de VTT sauvages et des coupes d'arbres intempestives). Ils pensent ainsi pouvoir redorer leur blason. Ils nous ont habitué au greenwashing et ils y prennent goût à l'image de ce publireportage complètement bidonné réalisé par BFMTV (faux lieu de tournage, un arbre sacrifié pour les besoins du clip, l'interviewé ne devrait pas avoir droit à l'affouage, quant au bilan carbone, ils oublient la création de la piste à coup de pelleteuse, ici).


Ces pauvres petites tiges au destin hasardeux portent sur leur maigre écorce le poids de tout ce greenwahing.

Précisions importantes sur l'affouage.

C'est une tradition ancestrale qui donne le droit aux habitants à l'année du village de couper quelques arbres pour se chauffer moyennant une somme modeste mais au prix de les débiter eux-mêmes dans des endroits souvent compliqués d'accès. On ne remet pas en question cette pratique même si elle pourrait être améliorée considérablement. A commencer par ne pas couper les arbres au printemps mais aussi à utiliser des arbres déjà morts non habités et non habitables par une autre espèce. Les arbres meurent naturellement du fait du vent qui les arrache, du fait d'une trop grande densité, du fait d'un milieu trop humide,...Les arbres morts jouent un rôle dans la régénération du sous-bois (au même titre que les branches mortes nombreuses aux pieds des troncs) mais bien moins important que les arbres vivants. Les arbres morts sont destinés à libérer leur carbone d'une manière ou d'une autre. Les arbres vivant, eux, en séquestres.

La faute à qui et qui se fait avoir

Roland Garros et les adjoints de la mairie ont, sans équivoque, fait preuve d'une communication malhonnête pour faire oublier leurs actions.

L'ONF, par manque de temps, de personnels, de compétences et un besoin crucial de renflouer ses caisses a trompé tout le monde sur sa soi-disant expertise.

La Région sud, par naïveté sûrement, s'est laissé entraîner dans cette galère.

Les Beuillois et les spectateurs donateurs de Roland Garros, eux, sont les dindons de la farce.

Pour les détails de l’analyse voir ci-dessous.

L'impact carbone de cette plantation

Un arbre est un être vivant qui présente un bilan carbone neutre tout au long de sa vie. Ce qu'il emmagasine pendant son existence grâce à la photosynthèse est libéré à sa mort qu'elle soit naturelle ou provoquée par une coupe si son bois est destiné à être brûlé. Si par contre, on le coupe pour faire du bois d'œuvre (outils, charpente), alors son bilan devient positif puisque le carbone reste ainsi séquestré. Il emprisonne pour sa croissance entre 25 et 40 kg de Co2 par an selon les espèces et sa taille. Il faut attendre qu'il soit âgé entre 15 et 20 ans pour que cela devienne significatif.

Dans cette plantation, chaque tige est cernée de 2 tuteurs en bois cerclés par un filet en plastique de 1 m 50 sur 50 cm pour les protéger de la faune sauvage. Au total donc, 1200 m2 de plastique ont été nécessaires. Sachant qu'une bâche de 20 m2 à une empreinte carbone de 100 kg de CO2, l'ensemble pèse 6 Tonnes de CO2. Auquel il faut ajouter la découpe des tuteurs (3200), le transport des pousses (dont on ne connaît pas l'origine), les trajets quotidiens des planteurs entre Puget-Théniers et Beuil durant 2 semaines, l'organisation des réunions et les échanges pour décider de cette action (espérons que personne n'a pris l'avion), la communication (film de Roland Garros, site internet, Panneau,...) On peut donc, sans trop se tromper, avancer un bilan de 10 Tonnes de CO2 émis pour ce boisement.

Cette action a donc aujourd'hui et pendant encore de nombreuses années, un impact négatif sur le climat. On n'ose pas imaginer que Roland Garros, par exemple, utilise cette action pour compenser, dès aujourd'hui, ses émissions de carbone, qui elles, ont déjà eu lieu.

L'impact environnemental de cette plantation

Les arbres sont plantés les uns sur les autres. En supposant qu'ils survivent tous, ils se gêneraient très vite, d'autant que des pousses naturelles sont déjà présentes dans le même espace et certaines dans un état de maturité plus avancée. Juste pour cette raison, on peut déjà en éliminer la moitié. A cela s'ajoute que le vent, la neige (même plus rare), les aléas de température et les aléas hydriques, les grands mammifères (sanglier, cerf, chevreuil) très présents dans cette forêt vont très vite avoir raison de leur protection plastique. C'est déjà le cas pour une dizaine d'entre eux, un mois après leur repiquage. Et puis il y a la mort naturelle, dans une pente très forte balayée par des vents violents et des pluies torrentielles, la survie n'est pas facile pour ces êtres que l'on a artificiellement plantés Certains sont déjà morts nés. Pour toutes ces raisons, sur les 1600 tiges, on suppose généreusement que 200 survivront seulement assez longtemps pour jouer un rôle.

La protection des tiges par des filets plastiques est une aberration écologique. Au bout d’un mois à peine, nous dénombrons déjà 15 de ces protections plastiques qui se sont envolées, déchirées et prêtes à se disperser et ce n'est pas fini. Quand on sait le poison qu'est le plastique dans la nature, on se demande ce qui s'est passé dans la tête des pensants de cette opération. Cette plantation est une pollution en pleine nature sauvage.

Le site choisi est étonnant. Les Mélèzes très majoritaire dans cette forêt, on parle de Mélézin est un arbre exceptionnel et altruiste qui aime les sols remués, rocailleux et austères même. Au fil du temps, il transforme le sous-bois qu'il rend fertile, donnant ainsi la possibilité à d'autres espèces de s'implanter. Souvent à termes, sur des centaines voire des milliers d'années, il s'efface au profit de ces nouvelles essences. Sur ce pan de la montagne du Garnier, il est prospère. Non pas par l'action de l'homme mais tout simplement naturellement. Dans les pentes fortes, les vallons, sur d'anciennes souches, dans les drailles que dessinent les animaux sauvages et domestiques (vaches) et grâce à l'aide des oiseaux (Pics verts, Geais) et des écureuils. Il évolue ici dans son aire naturelle. Ils s'installent en grand nombre, difficile de mesurer le nombre de pousses en devenir et de jeunes arbres, mais on peut dire, sans se tromper, que plusieurs milliers de ces êtres sont en train de croître naturellement en harmonie avec leurs congénères plus âgés, pour certains centenaires. Plusieurs études ont démontré que les arbres reconnaissent leur progéniture et les aident à prospérer via le réseau racinaire prolongé par la mycorhize (les champignons). On ne comprend donc pas, dans ce contexte, la raison du choix du site. Il n'est pas sujet au feu, plutôt humide, pas de maladies apparentes, des jeunes pousses se sont installées naturellement (Mélèze et Feuillus), ici la forêt est en pleine forme. On peut même avancer que ce choix est contre-productif car cette plantation artificielle vient gêner les 200 arbres et pousses en cours de développement situés dans le même espace.

Dans la communication de la Région Sud et de la mairie de Beuil, on nous dit que cette plantation servira l'habitat d'un oiseau rare, vulnérable et dont le nombre régresse : Le Tétras Lyre. Là encore, on ne comprend pas. Cet oiseau a besoin d'une forêt clairsemée pour à la fois niché, chanté et paradé pendant la période des amours et se protéger. Or une plantation aussi dense n'est absolument pas propice à son développement, au contraire, elle limite son habitat naturel. Et puis, soyons clairs, ce dont il a surtout besoin, c'est qu'on le laisse en paix. Le dérangement par l'action humaine est la principale raison de la régression de son espèce.

L'impact économique de cette plantation

Le coût présenté par les adjoints de la Mairie de Beuil pour cette opération de repiquage est de 44 300 euros financés en partie par le fonds Respir de la Région sud (19 020 euros), le fonds Agir pour la forêt de l'ONF (20 850 euros) et la Mairie de Beuil (4430 euros).

Roland Garros nous dit sur son site qu'il participe activement et financièrement à cette opération à travers ses partenaires comme BNP Paribas, les joueurs et ramasseurs de balles et les spectateurs au travers d'une contribution de 50 centimes. Cette contribution vient alimenter le fonds Agir mais on ne sait pas quel montant a été récolté sur les 630 000 spectateurs de l'événement.

On a pu prendre connaissance de la convention de mécénat entre Beuil et l'ONF qui détaille le coût de l'opération 11 940 euros pour la préparation et le creusement des potets, 7 960 euros pour la plantation, 19 900 pour la pose des protections plastiques, 4 500 euros pour la pose d'un panneau.

Le coût de la communication de chacun des acteurs n'est pas pris en compte, ni le dispositif de collecte de Roland Garros, ni les réunions prévues.

A cela s'ajoute le travail de l'ONF, 15% des dons reçus par Roland Garros reviennent à l'ONF pour la gestion du fonds AGIR.

On peut donc ajouter, sans trop se tromper, 10 000 euros de coûts supplémentaires pour cette opération, c'est-à-dire 54 000 euros.

Le détail des coûts tel que présenté dans la convention est étonnant, le prix des tiges et des ressources n'est pas indiqué explicitement. Nous avons calculé le prix de notre côté. Les ressources (tiges, chanvre, piquets, plastique de protection) s'élèvent difficilement à 20 000 euros. Il reste donc la prestation des planteurs, lorsque l'on a discuté avec eux, ils nous ont parlé de 6 euros par plant, soit près de 10 000 euros au total. Ainsi sur les 44 300 euros - 4 500 euros de panneau, il resterait approximativement 10 000 euros qui auront servi à financer quelle prestation ? Celle de l'ONF ?

Un autre point nous interpelle, un panneau à priori affiché à Roland Garros est prévu dans le budget. On n’en a étonnamment aucune trace dans aucune communication des partenaires. 4500 euros c'est un très gros panneau s’il s'agit uniquement de sa conception et de son impression (500 euros pour 4 m2). Peut-être que Roland Garros a aussi fait payer son emplacement publicitaire, mais où et quand ?

Communication erronée, manque de transparence et de concertation

Ce sont les piliers du greenwashing. On fait ici la démonstration des erreurs de communication voire des mensonges énoncés pour cette opération auxquels s'ajoutent un manque total de transparence à la fois pour les habitants de Beuil mais aussi pour les contributeurs. Il reste le manque de concertation. Cette opération a été réalisée sans avoir demandé aux acteurs de cette forêt (forestiers, éleveurs, naturalistes, photographes nature, usagers et associations) qui la connaissent parfaitement, qui l'arpentent régulièrement et qui l'a voit évoluer.

L'incompétence de l'ONF localement

Elle est de plusieurs ordres et s'explique.

Sur l'aspect écosystémique.

L'ONF nous dit dans un document rattaché à la délibération du conseil municipal de Beuil du 29 Novembre 2023, que cette forêt est en régression. Elle souligne le caractère capricieux du mélèze pour sa fructification irrégulière et que le taux de germination des graines de mélèze est en général faible. Ainsi elle rappelle l’efficacité des décapages pour obtenir la régénération du mélèze et insiste sur le fait que le Mélezin est incapable de se reproduire sans l'action de l'homme. Elle fait référence à des expériences conduites en Suisse dès 1938, ainsi que par de nombreux essais par la suite.

Mais elle ne fournit aucune étude détaillée sur cette forêt pour étayer son propos. Le nombre de pousses naturelles (que nous estimons à plusieurs milliers). L'efficacité des décapages déjà réalisés qui consistent à la suppression du tapis herbacé en plateau sur 15 cm de profondeur sur 3 m2 à l'aide de pelles mécaniques ou de pelles-araignées sur 35 à 50% de la parcelle désignée. Un vrai massacre du sous-bois forestier et un dérangement important pour les vivants. A ce jour, nos propres observations montrent qu'ils ne poussent que très rarement un mélèze à ces emplacements ainsi sacrifiés. On imagine, à minima, que l'ONF conserve précieusement la géolocalisation et le nombre de ces scarifications depuis plusieurs années et le nombre de pousses qui se sont implantées. Elle devrait être en capacité de les rendre publiques et d'y référer plutôt que des expériences hors contextes datant de 1938 en Suisse. Depuis les années 90, une littérature scientifique abondante a révélé les interactions nombreuses dans une forêt et en particulier le rôle du réseau de mycélium qui relie les arbres entre eux et qu'elle détruit avec leur décapage. Elle oublie de notifier qu'elle a autorisé la création d'une piste de 500 m sur 2 m 50 fin 2022 au même endroit. Une piste qui a engendré le déracinement de nombreux arbres, la coupe de racine, des décaissements importants, le dérangement conséquent de la faune. Elle oublie aussi de parler du fait qu'elle a autorisé la coupe d'arbres dans le cadre de l'affouage au printemps, au pire moment de la vie d'une forêt. Elle ne parle pas non plus du rôle prépondérant de la faune forestière, les oiseaux et les écureuils qui s'activent en tant que jardinier naturel. Elle n'évoque pas non plus le rôle des grands mammifères et des vaches qui remuent la terre et créent des drailles propices à l'implantation des pousses. Quant à la régression du Tétras Lyre, sur quelles études et quelles observations locales s'appuie-t-elle ? A-t-elle connaissance du nombre d'individus présents dans cette forêt ? Connaît-elle leur mode d'existence et ce qui dérange leur habitat ? Enfin, et c'est probablement la cerise sur le gâteau, a-t-elle conscience de la pollution plastique qu'engendre la plantation qu'elle a organisé ?

Sur l'aspect climatique et les émissions carbones

Nous avons fait la démonstration que ce reboisement a un impact de 10 tonnes d'émissions de co2 à minima qui ne pourra pas être compensé avant de nombreuses années. Il en va de même des opérations menées récemment ou à venir sur les mêmes parcelles de cette forêt. Les 2 semaines qui ont été nécessaires à une pelleteuse alimentée au diesel pour réaliser la piste fin 2022 a provoqué une quinzaine de tonnes d'émissions auxquelles s'ajoutent les arbres arrachés qui ne captent plus de co2. Il en va de même des décapages à partir de pelles mécaniques. Le pire dans cette histoire, c'est que, toujours selon la délibération du 29 Novembre 2023 du conseil municipal, ces opérations sont menées en compensation de défrichements. Allons, soyons sérieux ! Ces décapages sont avant tout des émissions carbones de plusieurs tonnes et la destruction du sous-bois forestier qui pourraient, dans de nombreuses années, si elles étaient efficaces et ce n'est pas le cas, voir quelques arbres pousser et capter un peu de co2.

Sur l'aspect de gestion de projet

Dans la convention de mécénat signé entre la mairie et l'ONF qui comprend plusieurs articles, il est indiqué que l'ONF est garant des différentes communications des intervenants et qu'elle doit les valider. On a bien vu que le nombre d'erreurs, à commencer par le nom du village concerné, est conséquent.

Concernant les études préalables, le suivi sur le terrain du boisement et l'élaboration du montant de l'opération, là aussi, il y a de nombreux manques sérieux.

Quelles sont les causes d'une telle incompétence ?

A la lecture du site de l'ONF, on apprend qu'elle gère 11 Millions d'hectares de forêt à l'aide de 2500 agents de terrains, soit 4 400 hectares par agent qui sont payés en moyenne 2200 euros bruts. On comprend très vite à la vue de ces chiffres qu'ils sont dans l'incapacité de connaître correctement leur forêt. D'autre part, pour nous être entretenus avec l'un d'entre eux, ils se plaignent de devoir faire beaucoup d'autres choses que du terrain, ils passent plus de temps à remplir des dossiers, monter des opérations, fournir des indicateurs que d'œuvrer véritablement pour le bien être des forêts. Ils sont aussi censés réaliser des expertises techniques et des programmes de recherches mais avec quelles compétences, quelles formations et quel temps ? Quand on voit ce qui a été réalisé à Beuil et qui va à l'encontre de toute considération biologique et climatique, on se pose assez justement la question. Le mal est encore plus profond, l'ONF est un établissement public national à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle de l'Etat. Ces revenus sont tirés de sa gestion des forêts domaniales ou privées et 30 % proviennent de de la revente du bois. Ces revenus baissent du fait d'une forêt française qui souffre de ravageurs (scolytes), de sécheresse ou de feu, le tout lié au réchauffement climatique. Selon ce rapport du sénat (ici), le déficit est grandissant d'années en années.


Ceci nous explique que ce service public (comme d'autres d'ailleurs) a des objectifs de rentabilité à court terme, oubliant souvent l'intérêt principal de sa mission qui est pourtant primordiale avec le dérèglement climatique.



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