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Proposition de contrôle des chenilles processionnaires sur le territoire de Beuil et Valberg


Nos propositions d’action

  1. Acheter une cinquantaine de nichoirs multi-spécifiques (Mésanges. Huppe Fasciée, sitelle, etc), elles peuvent être fabriquées localement, plusieurs artisans sur Roubion, Beuil ou Péone sont susceptibles de les réaliser avec du bois local. Le coût d’un nichoir est à définir avec eux, entre 10 et 30 euros.

  2. Organiser des événements de pose de nichoirs avec une trentaine de bénévoles, touristes, habitants et enfants.

  3. S’appuyer sur la LPO présente à Guillaumes pour désigner les arbres susceptibles d’accueillir ces nichoirs, leur orientation et pour expliquer l’intérêt de cette action.

  4. Sensibiliser le public sur le travail réalisé par des panneaux signalétiques le long de la piste qui mène au col des Moulines.

  5. Suivre l’évolution, d’année en année, de la population de chenilles.

Constats et Observations


En France, la chenille processionnaire du pin est présente sur une grande partie du territoire, principalement dans les zones sous influence océanique ou méditerranéenne : le long de la côte méditerranéenne, en corse et sur la côte atlantique (de la Bretagne au Pays basque). Depuis plusieurs décennies, la processionnaire du pin progresse vers le nord et en altitude dans les Alpes, le Jura, les Pyrénées et le Massif central, corrélativement au réchauffement climatique constaté par les météorologues.


Depuis plusieurs années, une colonie importante s’est installée dans le vallon de l’Isclas à Beuil, entre 1500 et 2200m d’altitude. Son expansion depuis 3 ans est fulgurante, profitant d’un climat clément et d’hectares de pins exposés Sud/Sud-Ouest. Ce sont 50 Hectares au moins de forêt de pins qui fait l’objet d’une défoliation (perte des épines) complète.


Ci-dessus la zone concernée, en rouge les pins sont entièrement dénudés, en orange, la zone d’influence et d’expansion.


Ces zones croisent la piste qui permet, à partir du col de l’Espaul de se rendre au col des Moulines, une piste particulièrement fréquentée par les randonneurs, un site pâturé de Juin à Novembre, enfin un lieu de chasse fréquenté dès septembre.


Les chenilles processionnaires représentent un réel danger pour les animaux ainsi que pour l’homme en raison de leur poil qui sont urticants et allergisants. Ces poils contiennent une toxine, la thaumatopoéine qui provoque d’importantes réactions irritatives ou allergiques. Les poils peuvent être assimilés à des harpons ou des flèches, munis de barbillons dirigés vers l’extrémité distale du poil. Celui-ci peut ainsi pénétrer dans la peau sans pouvoir ressortir. Ci-dessous, photo au microscope.


La loi française rend responsable pénalement et civilement les propriétaires des arbres d’où descendent des processions de chenilles des dégâts et accidents que ces insectes pourraient occasionner. Chaque propriétaire de pins doit donc être vigilant et lutter contre ces chenilles qui peuvent se déplacer en processions sur plusieurs dizaines de mètres avant de s'enterrer.


Pour autant, ces chenilles ont un réel intérêt pour la nature en milieu méditerranéen : de nombreuses espèces se développent uniquement dans leurs nids qui constituent alors un véritable micro-écosystème (coléoptères remarquables, araignées). Certaines espèces de micro-guêpes ou mouches parasites ont besoin des chenilles ou de leurs œufs pour accomplir leur développement. Pour d’autres comme les oiseaux (mésanges, huppe faciès) ou les insectes (Ėphippigère dit Tizi dans le midi), elles représentent une importante ressource alimentaire.


Mais ce qui pose problème sur la zone de Beuil particulièrement colonisée, c’est la concentration importante, un millier d’arbres infectés portant entre 5 à 10 nids chacun. Chaque nid, selon sa taille contient entre 50 et 300 chenilles. Donc c’est aux alentours d’un million de chenilles qui se sont installées à cet endroit.


Cette concentration étonnante tient probablement du fait qu’elles y ont trouvé un biotope idéal, une forêt de pins exposés correctement et surtout pas de prédateurs. Si le froid intense des mois de Janvier/Février (3 semaines où les températures la nuit sont descendues à -15), a provoqué des pertes dans la colonie, il est loin de l’avoir affaibli, pour preuve, nous avons pu observer les 4/5 Février de nombreuses processions à terre, sur des dizaines de mètres et depuis, plusieurs observations, la dernière, le 20 Février. Elles commencent à s’enterrer pour passer l’été et ressortir en papillon, ce qui est très tôt à cette altitude, l’année précédente, elle commençait à s’enterrer en Mars et Avril.


Ces photos ci-dessous illustrent l’importance de la colonie. Ce qui pourrait sembler être une forêt de Mélèze l’hiver (sans aiguille), est bien une forêt de pins. Fait remarquable ici, le seul épicéa, au milieu de la forêt de pins, même si il accueille quelques nids, résiste à la défoliation.







Le fait d’avoir entièrement défolié des centaines de pins a plusieurs conséquences :


1. L’extension permanente de la colonie qui a besoin des aiguilles pour se nourrir. Elles se sont installées dans la forêt opposée exposée Nord, elles sont remontées jusqu’aux arbres en dessous des barres rocheuses du Mounier et elles s’étendent en descendant le long du vallon de L’Isclas, au Cougne, à la Lapière et à la Colle.


2. Les pins ainsi défoliés, pour certains, depuis 2 ans, sont particulièrement affaiblis et donc sujet à d’autres parasites susceptibles de les tuer. Certains jeunes, probablement, sont déjà morts. Pour d’autres, leur croissance est stoppée. A cela s’ajoute le manque d’eau et les chaleurs intenses du au réchauffement climatique qui vont ajouter un stress supplémentaire sur ces arbres.


En conséquence, pour éviter des accidents sanitaires sur les humains et les animaux et pour protéger ces forêts de pins, nous proposons de poser massivement des nichoirs multi spécifiques (Mésange, Huppe Fasciée, ...), des prédateurs pour les chenilles présents sur notre territoire. La mésange charbonnière est très présente et en moindre proportion, la mésange bleue et la huppe fasciée.


Nous avons commencé à poser dans la forêt de pin au-dessus de la Lapière, quelques nichoirs dans le but de contenir l’expansion mais cela reste très insuffisant. En Aveyron, la fédération française de Chasse a fourni 2000 nichoirs pour contenir l’invasion, comme l’indique ce lien :


La pose de nichoirs va prendre du temps avant de faire effet, 2 ans pour que les mésanges se les approprient et puissent ainsi contenir l’invasion.



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