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Photo du rédacteurDominique Allemand

La fromagerie/atelier de transformation.




Le 28 décembre 2022 (ici), ils votent la création d’une fromagerie de 60 m2 pour un budget de 150 000 euros. Le but affiché est de favoriser l’autonomie alimentaire et le tourisme rural. On pourrait presque y croire mais le problème, comme toujours, est que ce projet est lancé sans concertation avec la population ni même avec les agriculteurs locaux. D’ailleurs le projet ne leur est pas destiné puisqu’aucun ne produit du fromage. Il est destiné à deux transhumants qu’ils vont installer en prenant sur les terres des locaux. L’un d’entre eux va faire du fromage dans un Algeco en attendant, l’autre n’en fera pas malgré que cela soit la condition de son installation.

Le 21 juillet 2023 (ici), ils valident les honoraires d’un architecte pour un montant total de 18 600 euros pour la conception de la fromagerie mas aussi d’un bâtiment à usage sportif aux Launes. Ce dernier disparaitra des radars, aucune nouvelle depuis.

A l’automne 2023, ils présentent leur projet de fromagerie aux agriculteurs locaux qui leurs disent à juste titre, mais à quoi cela va nous servir à nous ? Qu’à cela ne tienne, ils ajoutent une pièce à l’édifice, un atelier de transformation. Sans réfléchir aux conséquences, à l’intérêt, à la praticité et à son utilisation potentielle.

Le 13 février 2024 (ici), ils sortent la parcelle sur laquelle doit être construire la fromagerie de la zone agricole pour pouvoir construire. Rappelons que cette parcelle était dédiée au camping municipal pour son extension qu’ils contrarient par la même occasion.

Le 7 mai 2024 (ici), ils valident les honoraires de maîtrise d’œuvre pour la construction de la fromagerie/atelier pour un montant de 37 000 euros TTC sachant que la construction est estimée à 410 000 euros TTC. Donc un total général avec le permis de construire à plus de 450 000 euros pour un bâtiment de 107 m2. 4 500 euros le m2. Un tiers du budget de la commune. (Voir les plans ici, ici et ici).

Le 7 mai 2024 (ici), ils votent la passation d’un marché pour la construction de la fromagerie/atelier et depuis plus rien. Aucun appel d’offres n’est lancé. Pourquoi l’avoir voté, s’ils n’étaient pas en capacité de le faire ?

 

Au-delà de leurs atermoiements, de leur manque de concertation, de leur manque de travail, de leur manque de suivi et de cohérence dans leurs décisions, il y a surtout le fait que ce projet n’est absolument pas pensé. 

Ils passent de 150 000 euros pour 60 m2 le 28 décembre 2022 à 450 000 euros pour 107 m2 le 7 mai 2024 pour un bâtiment qui sera utilisé 3 à 4 mois dans l’année et dont on ne pourra rien faire d’autre le reste de l’année du fait de sa spécificité.

Ce montant de la construction ne comprend probablement pas le coût des équipements indispensables listés sur le plan, ils sont nombreux et couteux.

Comment sera financé ce projet ? Sur les deniers de la commune ? Sur une subvention ? Qui rappelons-le, reste de l’argent des contribuables.

La partie fromagerie est prévue pour 2 producteurs, une partie vache et une autre brebis alors que le producteur transhumant concerné n’a rien produit depuis son implantation. Mais qu’adviendra-t-il si un troisième producteur de fromage (de chèvres par exemple) se présente ? Ou que les deux pressentis choisissent de partir ailleurs ou de changer de métier ?

L’espace atelier de transformation de 25 m2 n’est en rien équipé sachant que chaque production nécessite un matériel et des exigences d’hygiène spécifiques. Comment faire cohabiter dans ce petit espace, un atelier de découpe de viande, de transformation de saucissons ou de saucisses, de réalisation de bocaux ou encore d’hydrolats ? Les agriculteurs devront non seulement faire des kilomètres avec leur produit de base mais également avec tout leur matériel sans empiété sur le voisin et selon quel calendrier pour qu’ils ne se dérangent pas ?  Comment obtiendront-ils la validation des services d’hygiène dans ces conditions ? Bref une mission impossible.

Mais d’ailleurs quels agriculteurs locaux ? Ont-ils signé des conventions avec eux ? Ils sont peu nombreux, souvent à cheval sur 2 villages, pour ceux qui transforment déjà, ils ont leur atelier et pour ceux qui ne le font pas, ils ont déjà beaucoup à faire à produire, alors s’ajouter un travail colossal de transformation plombé par des conditions de réalisation compliquées sans assurance de certifications, c’est mal connaître leur labeur.

Et puis, en quoi cet établissement servira le tourisme rural ? S’il s’agissait de pouvoir organiser des visites et des achats à la ferme, cela aurait du sens. Mais là, il n’y a pas de ferme, il s’agît juste d’un bâtiment non ouvert au public, au bord de la route, sans présence d’animaux ou de cultures à proximité.

Enfin, l’emplacement choisi est-il si opportun ? Non seulement il demandera des trajets incessants aux agriculteurs mais en plus il contrarie le développement d’une affaire qui fonctionne très bien : le camping municipal.

Il y aurait tellement d’autres choses à faire pour aider les agriculteurs locaux à développer leur activité, beaucoup moins onéreuses et beaucoup plus efficaces. Mais pour cela, il faudrait concerter la population et travailler correctement les dossiers, enfin, travailler tout court.

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