C'est toujours une rencontre fortuite et magique. Une rencontre avec une partie de l'animal et pas la moindre. C'est une arme de défense, un apparat de séduction, un objet de domination, un outil pour se nourrir, cueillir et labourer.
Chaque année, ils s'en délestent naturellement, entre Février et Mai, pour mieux les remplacer, selon leur âge et leur état de santé, par encore plus grand, plus fort et plus majestueux. Ils sont faits d'os, leur repousse est extrêmement rapide, 1 cm par jour,, la plus rapide du règne animal.
Certains humains les cherchent avec autant d'avidité que les chercheurs d'or en suivant leurs traces à la période propice, en arpentant leurs sentiers (les drailles), en suivant leurs crottes (les laissées) , en repérant les lieux où ils se reposent (chaument) , en identifiant les signes révélateurs d'arbres écorchés,... Néanmoins, la perte des bois d'un cerf se fait aussi sans prévenir, en courant, en buvant, en dormant, en jouant, dans une prairie, dans une forêt, dans un bois, près d'un point d'eau, au bord d'un précipice, ce qui laisse, fort heureusement, la possibilité, à quiconque de faire cette rencontre. On peut même imaginer que c'est le bois qui vous trouve et pas l'inverse. L'animal vous laisse ainsi une partie de lui même, un membre indispensable à sa survie qui à partager sa vie pendant un an, ses combats, ses amours et ses moments de festins. Le prendre dans ses mains, sentir le poids des journées passées, des peurs et des joies, ressentir son identité, sa nature, son essence et peut-être même un peu de son esprit, c'est un véritable bonheur. C'est un magnifique cadeau !
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